L’arbre de mai : origines et signification
Depuis des siècles, la tradition de l’arbre de mai s’est perpétuée et a laissé des traces indélébiles dans les mœurs et coutumes de nombreuses régions de France et d’Europe, comme le sapin de Noël ou les fêtes du 1er mai. Mais, tel l’arbre qui cache la forêt, c’est tout un pan caché de notre histoire qui remonte ainsi à la surface. De la même manière, c’est en arrivant lors des fêtes de l’arbre de mai dans le village de son enfance qu’Agnès va mettre au jour toute une histoire qui demeurait enfouie et semblait oubliée depuis longtemps. C’est en découvrant les origines de l’arbre de mai que Gil Semag a eu l’envie d’écrire sur ce thème. Ainsi, cette tradition, très ancrée dans les cultures locales, s’imbrique totalement dans l’intrigue de « La ZAD de Cadiare », pour la décliner au présent, au passé, mais aussi au futur. Explications.
1°/ Présentation de la fête de l’arbre de mai
a) Une fête pour honorer le dieu gaulois Esus, dieu de la nature
La tradition de l’arbre de mai est une coutume ancestrale qui remonte à plusieurs siècles. Célébré initialement en l’honneur du Dieu celtique gaulois de la nature, appelé Esus. C’était le dieu de la nature et des forêt, sauvent représenté en train d’abattre un arbre. Les fêtes en son honneur connurent une variété d’influences et de pratiques à travers les âges. Elle s’est transformée au fil des siècles pour devenir ce que nous connaissons aujourd’hui. L’origine la plus ancienne connue de cette tradition remonte aux premiers Celtes.
Chaque année, les Celtes célébraient Beltaine à la venue du printemps en plantant un arbre sacré qui symbolisait la fertilité et la prospérité. Une grande fête était organisée autour cet événement et se terminait par une procession à la lumière des torches à travers les bois. On faisait passer le bétail entre des feux allumés, et certains animaux étaient sacrifiés à la divinité.
b) Présentation et déroulé de la fête
Les habitants se rassemblent autour d’un arbre qu’ils ont pris soin d’orner avec divers objets symboliques (fleurs, rubans colorés…). Après avoir chanté des chants traditionnels et dégusté des plats locaux typiques, ils sont invités à planter ensemble l’arbre qui sera considéré comme bénit pendant toute l’année à venir. Dans certains endroits, les jeunes filles vêtues de blancs et ornées de couronnes de fleurs parcours le village pour le garnir de bouquets fleuris et odorants. Il était également coutume de placer des couronnes sur l’arbre afin d’attirer la chance et la prospérité pour les mois à venir. Les arbres de mai ont également été associés à diverses superstitions et croyances populaires au fil des ans.
Des jeunes filles vêtues de costumes traditionnels aux couleurs chamarrées et coiffées de couronnes de fleurs caracolent sur la chaussée. Elles exhibent fièrement des cache-cœurs ornés de dentelles, des caracos fleuris, des plastrons agrémentés de petits nœuds. Elles transportent de grands paniers de fleurs dont elles décorent les maisons, les fenêtres, les portes et les fontaines. Elles garnissent les vasques de chaque carrefour de bouquets en corolles suspendus. Extrait de « La ZAD de Cadiare » de Gil Semag
c) Le Prince et la Reine de mai
Les jeunes gens du village élisent un Prince, et les jeunes filles choisissent une Reine. Ils deviennent pour quelques jours les héros de la fête, adulés, décorés de fleurs et leur ré-union symbolique, marquait évidemment le summum officiel de cette union hiérogamique. Ils sont le symbole de la fertilité et de l’amour. Et sont censés apporter la chance et la prospérité à leur village.
d) Comme l’explique Gil Semag :
Il revient aux jeunes gens du village, les djills, d’aller quérir l’arbre de mai. Ils se rendent en forêt pour choisir un hêtre au fût haut et rectiligne. Mais pas trop non plus, car il faudra le porter et le descendre de la montagne. Les adolescents ainsi désignés commencent par l’abattre. Puis, ils élaguent les rameaux du hêtre sauf trois branches au sommet. Il ne demeure plus qu’un grume droit et lisse. Le Prince de Mai monte à califourchon dessus. Puis, chaque djill se place de part et d’autre pour le ramener jusqu’à la grand-place du village.
Le mât porté ainsi par les djills croise un groupe de jeunes filles qui leur lance des fleurs à leur passage et se mettent à suivre le cortège. La Reine de Mai est à leur tête. Elle s’approche de l’arbre et veut le toucher. Certains djills l’en empêchent et la repousse.
– Laissez-la monter !
Un des djills se saisit du pied charmant de la jeune fille et l’aide à grimper sur le tronc où elle est accueillie par le Prince de Mai. Les musiciens rejoignent à leur tour le cortège. Et c’est ainsi que l’arbre de mai et les deux jeunes gens sont portés en triomphe jusqu’à la place du village.
2/ L’histoire de l’arbre de mai
a) Beltane et l’origine celtique
L’arbre de mai trouve probablement son origine chez les Celtes dans la fête de Beltaine dont les ressemblances avec la fête de l’arbre de mai sont frappantes. En effet, Beltaine était une fête celtique qui célébrait le printemps et l’arrivée de la saison des moissons. Les Celtes allumaient des feux de Beltaine et dansaient autour du feu. Les gens portaient des couronnes de fleurs et des colliers de muguet pour honorer la fertilité et la prospérité. Les jeunes couples venaient également à la fête pour célébrer leur amour. Les fêtes de Beltaine se terminaient par des repas partagés et des chants et des danses. Beltaine était une fête populaire et beaucoup de gens célébraient les bienfaits de la nature et de la fertilité.
b) Des fêtes liées à Dionysos
La similitude des fêtes de l’arbre de mai avec les fêtes dionysiaques frappe également l’esprit. En effet, Dionysos, ce dieu grec connu pour être le dieu de la vigne et du vin, représente aussi le renouveau de la végétation, l’eau et la fécondité. Les fêtes en son honneur étaient célébrées par des festivités, des danses et des chants. Les fêtes se déroulaient sur une période de cinq jours. Elles commençaient par des processions et des sacrifices, suivis par une série de spectacles de théâtre, de danse et de musique. Et se terminaient souvent en orgies débridées où tout était permis. Les fêtes comprenaient également des concours, des jeux et des concours. À la fin des cinq jours, les participants célébraient une grande procession pour Dionysos et buvaient du vin en l’honneur du dieu.
Comme le dit Marie France Houdard : « C’est aussi le dieu qui épouse la reine de la cité dans un mariage sacré destiné à assurer la fécondité de la cité ». Les célébrations des Fêtes dionysiaques étaient ainsi un moment important de la vie sociale et religieuse de la Grèce antique, et étaient considérées comme une forme de culte pour Dionysos et un moyen d’expérimenter des moments de joie et de bonheur.
c) Les fêtes de l’arbre de mai au Moyen-âge et le dieu Pan
La tradition de l’arbre de mai était une célébration très populaire dans les pays européens au Moyen-âge. Selon certaines sources, les célébrations étaient liées à la fête du printemps et au culte païen qui consistait à honorer le dieu Pan. Né en Arcadie, ce dieu était celui des bergers et de la nature. Lors des célébrations de l’arbre de mai, les villageois se rassemblaient autour d’un arbre pour y suspendre des fleurs et des bijoux en signe de fête et d’allégresse. Les arbres étaient souvent décorés avec des colliers en perles ou en rubans colorés, qui symbolisaient la fertilité et la prospérité. Les gens se réunissaient également pour chanter des chants païens ou des hymnes religieux et admirer leur arbre tout en buvant du vin ou du cidre.
Au fil du temps, la tradition s’est répandue à travers l’Europe et a évolué différemment dans chaque pays. En France, l’arbre de mai est associée aux fêtes villageoises appelées Fête des Bergers, durant lesquelles on organisait une procession au cours de laquelle les participants devaient se promener avec leurs troupeaux autour d’un grand chêne décoré pour symboliser le retour du printemps. La tradition s’est ensuite répandue aux Pays-Bas, en Allemagne et en Autriche, où elle est associée à diverses coutumes telles que le Danse des Maypole (en Allemagne) et le May Singing (aux Pays-Bas).
c) En passant par l’Italie et l’Allemagne au 17e siècle,
Au cours des siècles suivants, diverses cultures européennes ont adopté cette tradition en lui donnant leur propre interprétation et en lui attachant leurs propres significations culturelles. En Italie par exemple, « nous trouvons les fêtes de l’Arbre de Mai dans l’aire du Bresciano, à Ponte Nova, en Val Seriana où la tradition est de porter au centre du village un sapin qui est décoré de fruits et de fleurs par des gamins. Il est ensuite porté sur le mont voisin où il restera jusqu’au mois de Juin, époque à laquelle il sera brûlé » (Christian Mandon. Op. Cité). En Allemagne, elle est liée à la fête du printemps appelée « Maibaum » où les habitants décorent un arbre avec différents objets symboliques tels que des fleurs ou des rubans colorés.
La tradition de l’arbre de mai est mentionnée en 1605, par un chroniqueur allemand. Il décrivait des arbres décorés avec des fleurs, des rubans et des bougies, mis en place sur les places publiques dans certaines villes et villages. Ces arbres servaient à honorer le commencement du printemps et à fêter la fertilité et la prospérité. Au fil du temps, la tradition s’est répandue dans le reste de l’Europe et a donné naissance à différents rituels impliquant l’adoration des arbres.
d) Remis au goût du jour par Louis XIV en France
Lorsque Louis XIV monta sur le trône en 1643, il décida d’instituer un jour pour célébrer le printemps : La Fête de l’Arbre de Mai. Dès lors, chaque année au mois de mai, un grand arbre était planté devant le château royal afin d’encourager les bonnes récoltes. Au fil du temps, cette coutume s’est répandue dans toute la France. Et beaucoup de communautés rurales la pratiquaient.
e) « Planter un mai », signe de révolte lors de la révolution française
Lors de la Révolution française, planter un mai (ou un arbre de mai) est devenu un signe de révolte et de résistance. Il s’agissait de planter un arbre symbolisant la liberté et la révolte contre l’Ancien Régime. Les révolutionnaires effectuaient ce geste symbolique pour montrer leur désaccord avec le gouvernement, et leur volonté de s’engager dans une nouvelle ère de liberté, de démocratie et de justice sociale. Le mat, ou le mai, arbre dressé, a donc un symbolique double. Arbre de la fertilité d’une part, il peut également signifier la potence ou la révolte.
f) De l’arbre de la liberté au mai de l’élu
Sous la République française, cette tradition a pris une nouvelle forme : l’arbre de la liberté. Ces arbres sont plantés en l’honneur de la liberté et des droits civiques qui ont été accordés aux citoyens de la République.
En 1848, un nouveau type d’arbre de mai est planté : l’arbre du mai de l’élu. Cet arbre est planté lors des élections présidentielles pour symboliser la volonté populaire et le choix du peuple. Ces arbres sont traditionnellement plantés le jour du premier tour des élections présidentielles, le premier dimanche du mois de mai. La cérémonie est organisée par le maire de la commune et est assistée par le candidat élu ou par un représentant.
Pendant la cérémonie, le maire prononce un discours pour rappeler les valeurs de la liberté et de l’égalité. En général, le candidat élu ou son représentant plante lui-même le premier arbre de mai. Après la cérémonie, la commune organise des festivités pour célébrer l’élection du nouveau président. Les habitants peuvent alors admirer les arbres de mai qui symbolisent leur liberté et leur égalité. Les arbres de mai sont un symbole fort de la liberté et de l’égalité qu’offre la République. Ils sont un rappel de la volonté populaire et de la prise de conscience des droits et des devoirs des citoyens. Ils sont un symbole de la vie, de la renaissance et de la liberté.
3/ Les significations de l’arbre de mai
a) L’arbre comme symbole de vie et de pouvoir
L’arbre symbolise la vie dans toutes les traditions et fait penser aussi bien à l’arbre de vie qu’au pilier djed des Égyptiens. L’arbre de mai dressé au milieu du village comporte évidemment une connotation phallique. Le clou de l’arbre de mai étant l’union symbolique du Prince et de la Reine de Mai. Ce qui représente l’union alchimique des opposés. La savante mise en scène de la danse des rubans concrétise ce mélange des genres et des couleurs. Dans certaines régions d’Europe, des rituels ont été mis en place autour du mai afin d’honorer la fertilité féminine et masculine, ainsi que la protection des cultures agricoles contre les maladies ou les épidémies.
b/ L’arbre de mai, ou la fête des fous
La fête de l’arbre de mai est aussi l’occasion de renverser les valeurs de la société. Pendant ces quelques jours débridés, le peuple peut prendre la place du roi, le manant celui du seigneur. Cette tradition a été reprise dans le carnaval, où le masque et le déguisement permettent de se sentir libre du regard des autres. Mais seulement pour un temps déterminé. L’ordre des valeurs se trouvait bouleversé pour quelques temps, avant de retrouver leur place. Cela permettait aussi de relativiser la place de chacun, puisque cela rappelait à tous que ceux qui étaient en haut, pouvaient du jour au lendemain se retrouver en bas. Et que cette place était surtout une question de contingence et n’indiquait aucunement une forme de supériorité intrinsèque.
En inversant les valeurs sociales et religieuses, les gens pouvaient symboliquement renverser l’ordre établi et se révolter contre l’autorité. Ce renversement des valeurs était censé rappeler aux gens que les valeurs et les normes sociales étaient temporaires et changeantes. La fête des fous était donc une forme de critique sociale ou politique. La fête des fous servait à soulever des questions sur le rôle des femmes et des minorités dans la société. Les femmes et les minorités étaient souvent largement exclues des rôles de pouvoir et de prestige. Mais la fête des fous offrait une opportunité pour les femmes et les minorités de prendre des rôles plus importants dans la communauté.
c) Le mai séditieux comme expression de la colère populaire
Nous avons vu ainsi comment au cours de son évolution, planter un arbre de mai, est devenu le symbole d’une révolte populaire. En effet, ces mais de la révolte surgissaient de nulle part. Plantés discrètement pendant la nuit, ils n’émanaient d’aucune entité affirmée. Elles portaient d’ailleurs parfois des écriteaux et des mises en garde. Quand elles n’étaient pas elles-mêmes sous la forme de potence. Ainsi, le mai symbolise aussi bien la vie que la mort, la potence, que l’arbre de vie, la fin de l’ancien ordre, que la renaissance de l’ordre nouveau. Comme l’explique Marie-France Houdard dans son ouvrage (op. cité p.50).
7/ La tradition de l’arbre de mai encore vivace de nos jours
Aujourd’hui, la tradition de l’arbre de mai reste encore très vivante en Europe, particulièrement en France. Dans certaines régions françaises, il est coutume pour les jeunes filles d’offrir un bouquet aux femmes âgées afin de leur souhaiter une bonne année. Dans d’autres régions, on organise encore des processions autour des arbres en fleurs accompagnés par des chants populaires et des prières adressés aux divinités agricoles afin que celles-ci assurent une bonne récolte pour l’année suivante. Bien qu’elle ne soit pas aussi populaire qu’elle ne l’était autrefois, la tradition reste encore très présente dans les coutumes et traditions européennes modernes.
a) Pâques tout comme Beltaine fête la renaissance de la vie
Il convient de noter que la plupart des fêtes modernes qui célèbrent le printemps sont liées à cette tradition. La fête de Pâques, tout comme la fête de Beltaine, fête la renaissance de la vie. Même si elle n’a pas les mêmes origines. Ces fêtes, célébrées encore aujourd’hui à travers l’Europe, sont directement liées à l’arbre de mai et à sa symbolique. D’autres coutumes comme le maypole, en Angleterre, ou encore les processions religieuses qui se déroulent au cours du mois de mai, font également partie des pratiques liées à cette tradition. On peut relever des habitudes et usages culturels issus du monde rural qui sont directement imprégnés par l’arbre de mai.
Certaines cultures rurales voient en effet les poules ramasser des œufs colorés peuvent être liées à l’arbre de Mai. Ou bien les jeunes filles quitter leurs villages pour aller cueillir des fleurs sur les collines voisines. On peut citer également d’autres pratiques comme la cueillette des primevères, ou bien la tradition bretonne consistant à décorer les maisons avec des branches fleuries.
b) Le muguet du 1er mai
En France par exemple, elle est représentée par certains jours fériés nationaux comme « la Fête du travail ». D’ailleurs, la tradition d’offrir du muguet découle très certainement de celle de l’arbre de mai. Car il porte chance et prospérité durant cette période festive.
c) Certains festivals et fêtes populaires médiévales
Dans certains pays, il existe même des festivals entièrement consacrés à l’arbre de mai. Les habitants les organisent chaque année autour de plusieurs activités : musique folklorique, spectacles folkloriques, jeux populaires… La tradition de l’arbre de mai est toujours très présente aujourd’hui en Europe. Elle est honorée par plusieurs fêtes villageoises et coutumes religieuses dans toutes les régions.
d) Le sapin de Noël
La tradition du sapin de Noël remonte à des siècles en Europe. D’après les légendes, le premier sapin de Noël était en fait une référence à un arbre de mai. Comme lui, les villageois le décoraient avec des lumières, des ornements, des guirlandes et des boules.
e) Les danses des rubans
La danse des rubans faisait partie intégrante des festivités organisées autour de l’arbre de mai. Elle s’exécute avec des rubans colorés tenus à bout de bras ou attachés à des bâtons.
Les danses des rubans est encore pratiquées dans de nombreux endroits, comme en Alsace, à Bayonne, ou en Provence.
f) Le quartier de la Belle de Mai à Marseille
On peut encore lire aujourd’hui sur le site Marseille-tourisme, que l’origine de ce quartier est dû à une « Une légende qui raconte que le 1er mai, des petites filles élisaient entre elles une reine, qu’elles couronnaient de fleurs blanches. L’heureuse élue était alors surnommée la “Belle de Mai”. » « Légende » ou plutôt amnésie significative de cette histoire populaire qui dérange et a toujours dérangé l’ordre établi ?
8/ L’arbre de mai dans la ZAD de Cadiare de Gil Semag
a) Les fêtes de l’arbre de mai au cœur de l’intrigue
La tradition de l’arbre de mai, consiste en une véritable ouverture sur nos origines cachées. C’est pourquoi elle est véritablement au cœur de l’intrigue de « La ZAD de Cadiare ». À l’heure où l’on veut nous vendre une culture aseptisée et stéréotypée, elle offre une véritable bouffée d’oxygène. Elle nous plonge à la fois dans les questions de notre rapport à la nature dont nous sommes issus. Mais aussi dans une histoire immémoriale à laquelle nous sommes indubitablement liés. Pour l’héroïne, la découverte de sa propre histoire coïncide donc avec la découverte de notre plus grande histoire. Pour peu que l’on veuille bien s’en donner la peine. Et dépasser les peurs et les interdits qui nous empêchent de nous y plonger.
b) Les djills
Les djills sont une invention de Gil Semag dans « la ZAD de Cadiare« . Ils font évidemment référence aux Gilles de Binche, en Belgique. Dont les fêtes et la tradition rappelle étrangement celle de l’arbre de mai. Puisqu’il s’agit pour eux d’enfiler un costume de paille, couvert d’un chapeau de plumes. Ils vont ensuite frapper aux portes des habitants en distribuant des oranges et en faisant des farces. La fête dure plusieurs jours et se termine par destruction par le feu du bonhomme d’hiver. Le mot djills fait également référence aux djinns, ces petits esprits facécieux qui font des farces. La racine du mot devant probablement être la même.
c) Les bacheliers
Les bacheliers appartenaient à des sociétés de jeunesse autrement appelée Bachèlerie, Confrérie ou Royaume. Ils avaient la charge de faire respecter l’ordre social. Et ils sanctionnaient tout ce qui pouvait l’enfreindre, comme les couples non mariés, la mauvaise tenue des filles. Et ils menaient souvent un charivari pendant les fêtes de l’arbre de mai. Élus par leurs pairs, ils faisaient subir des examens d’entrée, qui ressemblent à nos bizutages actuels. Ils disposaient eux-mêmes de privilèges dont ils ne manquaient pas d’abuser parfois en causant des exactions.
Références et remerciements
La tradition de l’arbre de mai contient tellement d’implications qu’il est difficile d’en faire le résumé en quelques lignes. Un livre entier y suffirait d’ailleurs à peine. Mais si vous voulez en savoir plus sur le sujet, vous pouvez consulter l’excellent livre de Marie-France Houdard : Arbres de Mai – Mai de l’élu(e) aux éditions maiade (lien non affilié).
Gil Semag a découvert cette tradition grâce à Christian Mandon, et à son ouvrage Les origines de l’arbre de mai. Nous l’en remercions. Car c’est sur cette base que Gil Semag a ensuite construit son histoire.
D’où vient le mot Cadiare, que signifie-t-il ? Et à quel dieu est-il lié ? Donnez-nous la réponse dans les commentaires. Un exemplaire en format broché de « La ZAD de Cadiare » offert au premier qui trouve la bonne réponse !
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